Réalisation : Janni Jungblut, 2022, 22’34 min.
Projection suivie d’un échange et d’un apéritif dînatoire partagé (chacun peut amener un petit quelque chose à manger, à partager – bar sur place).
Le film traite de Rosine Crémieux, une psychanalyste française qui, jeune femme, s’est engagée dans la résistance contre les nazis (elle était infirmière à la grotte de la Luire) et a été déportée à Ravensbrück.
La réalisatrice prend comme point de départ des textes du livre La traîne-sauvage de Rosine Crémieux pour un voyage dans deux paysages : le Vercors et la région autour de Ravensbrück au nord de Berlin et le Vercors.
La philosophe Lea Fink a écrit dans un commentaire sur Rosine, en se souvenant de Walter Benjamin :
« La véritable mémoire doit donner une image à la fois de celui qui se souvient, comme un bon rapport archéologique doit indiquer non seulement les couches d’où proviennent ses objets trouvés, mais aussi et surtout les autres couches qui devaient être percées auparavant. »
Dans ce film-essai le spectateur est impliqué dans ce processus : il apprend comment le livre de Rosine Crémieux a été écrit, trouvé et lu. Le processus intellectuel de compréhension de l’écrit et de ce qui s’est passé devient thématique dans le film lui-même.
La construction historique, la fabrication de son propre sujet est ainsi elle-même réfléchie une nouvelle fois. Nous feuilletons ensemble le livre, l’histoire de Rosine et de sa quête du temps qui lui a été volé se déplie.
Le travail, le fait de lire, de comprendre, de traduire devient thématique. La distance ainsi créée (nous ne voyons pas l’histoire telle qu’elle a réellement été, mais nous voyons l’approche de l’histoire) doit-elle permettre de contourner d’avance les courts-circuits et les idées d’authenticité ?
Tout public - Entrée libre